- SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
- SOCIÉTÉ GÉNÉRALESOCIÉTÉ GÉNÉRALEJusqu’à sa privatisation en 1987, la Société générale est la plus petite mais aussi la plus rentable des trois «vieilles» banques — avec la B.N.P. et le Crédit lyonnais — nationalisées à la Libération par le général de Gaulle.C’est en 1864 qu’elle a été créée, par décret impérial, pour promouvoir l’industrie et le commerce et soutenir le développement économique du second Empire. L’un de ses fondateurs, et le premier président, fut Joseph-Eugène Schneider, de la célèbre famille de maîtres de forge. À l’instar du Crédit lyonnais, le développement de la Société générale suivra d’abord les grandes étapes de la colonisation française, ce qui lui vaudra une présence importante sur le pourtour du bassin méditerranéen. En 1870, son réseau de succursales couvrait tous les départements. Après la guerre de 1870, elle s’installe à Londres, et ses agences existant en Alsace-Lorraine sont apportées à une filiale de droit allemand, la Société générale alsacienne de banque. Cette dernière, devenue une des premières banques régionales françaises, dont le réseau s’est développé en république fédérale d’Allemagne, en Suisse, en Autriche et au Luxembourg, a été privatisée en mars 1987.Les années qui suivront 1946 seront pour la Société générale, comme d’ailleurs pour ses consœurs, celles de l’extension du réseau international. Avec toutefois un certain retard sur celles-ci, même si elle disposait, à la fin de 1994, de plus de cinq cents implantations étrangères réparties dans soixante-dix pays. Mais plus qu’une expansion géographique, les développements les plus marquants à l’exportation concernent des activités spécialisées sur des «créneaux» jugés porteurs.La Générale a joui longtemps d’une rentabilité brute supérieure à celle de ses concurrents français, y compris la prestigieuse banque Paribas, avec les coûts de fonctionnement les plus bas et une productivité nettement supérieure à la moyenne. Cette performance est le résultat de l’action entreprise par ses dirigeants, qui ont su prévoir l’évolution du monde bancaire et notamment la désintermédiation. La Société générale a bénéficié d’une avance dans le virage négocié par les banques de dépôts classiques vers la spécialisation, la «financiarisation» et la gestion de patrimoine (immobilier, participations industrielles et commerciales). Traditionnellement banque des grandes entreprises, la Société générale commercialise des services à forte valeur ajoutée.C’est sous l’impulsion de Maurice Lauré, président-directeur général de 1973 à 1982, qu’elle se lance résolument sur la voie du crédit spécialisé aux entreprises, et notamment du crédit-bail, domaine où elle détient une position de leader européen.De même, elle a été l’une des premières banques à s’adapter au décloisonnement des marchés, à la déréglementation et à la mondialisation des échanges financiers: en créant une direction des marchés de capitaux, qui couvre le cycle complet des opérations en francs et en devises, à court, moyen et long terme.Banque de dépôts, la Société générale exerce en effet depuis plusieurs années une activité sur les marchés de capitaux. Le groupe comprend certaines filiales spécialisées dont la B.I.P., Banque internationale de placement (gestion de trésorerie, arbitrage, ingénierie).Elle a été la première banque, à T 拏ky 拏, à recevoir du ministre des Finances japonais une licence autorisant l’exploitation d’une maison de titres: Sogen Securities (North Pacific) Ltd.Banque d’entreprises, la Société générale a renforcé sa présence auprès des particuliers. Déjà, en 1955, elle était la première banque à offrir à ses clients la possibilité de retirer des fonds dans n’importe laquelle de ses succursales. Elle a développé ses prêts au logement et à la consommation en rachetant au groupe Thomson le Crédit électrique et gazier, Creg.Enfin, banque de marché, la Société générale a su monter en puissance dans le domaine de la banque d’investissement: financements structurés, émissions d’actions ou d’obligations, rapprochements d’entreprises.La Générale se situe encore dans le peloton des leaders mondiaux pour l’ensemble des produits dérivés de taux et de change (options, warrants , produits d’investissement et de couverture «sur mesure»).
Encyclopédie Universelle. 2012.